Alain Rubuye, au nom du père

Avec sa carrure de rugbyman, dans son costume gris bien ajusté, et sa poignée de main bien franche, l’homme a de la prestance. Derrière lui se tient son frère cadet, avocat, dont les épaules sont aussi larges que celle de son aîné.

À 47 ans, Alain Rubuye, le PDG du groupe Rubuye, dégage une formidable impression de puissance. Et il en a fait la preuve : en moins de cinq ans, il a su transformer l’entreprise familiale (créée dans les années 1960 par son père, Ladislas) en un groupe diversifié, leader en RD Congo de la location des équipements pour les secteurs de la construction et des mines.

Après avoir fait ses armes au sein des services logistiques des Nations unies et de DHL, Alain Rubuye rejoint ses sept frères pour prendre les rênes du groupe familial, qu’il souhaite développer en « un sous-traitant local fiable pour les investisseurs étrangers ».

Mission accomplie. Aujourd’hui, le groupe multiplie les contrats à travers le pays, de l’ex-Katanga au Kivu. Ses activités historiques dans le transport et l’agroalimentaire sont aujourd’hui supplantées, en matière de résultats, par la logistique minière.

Les projets de Rubuye en Zambie, en Tanzanie et en Ouganda, « des pays qui ont développé une vraie stratégie dans le secteur minier », précise le patron, devraient venir renforcer cette tendance.

Le groupe, qui emploie plusieurs centaines de personnes et enregistre un chiffre d’affaires annuel compris entre 10 et 12 millions de dollars (entre 8 et 10 millions d’euros), reste plus que jamais une affaire de famille, puisque aux côtés des huit frères travaillent désormais cinq de leurs enfants.

Selon son PDG, cette synergie entre générations explique « la réussite de l’entreprise », laquelle, fidèle aux préceptes de son fondateur, continue de conjuguer business et social. Le groupe fournit ainsi un appui financier pour assurer la scolarité de plus de 600 orphelins du Sud-Kivu.

Nandegeza Jacques Musafir, électron libre

Cela fait des années qu’il en rêvait. Diplômé, en France, de l’École supérieure d’ingénieurs en génie électrique, de l’École nationale des télécommunications et de l’École supérieure des sciences économiques, Nandegeza Jacques Musafiri a commencé sa carrière au sein du CNRS, avant d’intégrer le groupe français Eiffage, pour lequel il a travaillé pendant plus de vingt ans.

En 2012, alors qu’il est directeur de la maîtrise d’ouvrage et des systèmes d’information de la branche énergie du groupe, il décide de créer son entreprise.

Il fonde MTSI International Consulting, une société de conseil en management des technologies et systèmes d’information, dont la vocation est d’accompagner les groupes européens dans leur développement en Afrique, puis, en 2015, il crée E-Com SAS, spécialisée dans les transactions électroniques sécurisées, afin de les développer dans son pays, la RD Congo.

Son objectif : « Lutter contre la corruption et contribuer à augmenter les recettes fiscales, qui, avec un tel outil, pourraient être multipliées par cinq. »

L’administration congolaise n’est pas encore totalement convaincue de l’utilité d’un tel système, mais il en faut plus pour démotiver l’ingénieur, qui, à 56 ans, partage son temps entre Kinshasa et le quartier de la Défense, à Paris, où sont installés les bureaux de MTSI International Consulting.

Nandegeza Jacques Musafiri © DR
Nandegeza Jacques Musafiri © DR

« Il y a de toute manière tellement à faire en Afrique », conclut le président de MTSI. En plus de la RD Congo et du Sénégal, où il travaille sur un projet de développement des énergies renouvelables, Jacques Musafiri compte développer ses activités dans les pays de la région des Grands Lacs.

Pour ce faire, il peut déjà s’appuyer sur ses équipes d’ingénieurs et de techniciens installées à Paris et à Kinshasa. En attendant l’arrivée d’autres partenaires techniques en Afrique.

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